En 2013, l'alerte patrimoine lancée par l'association Parcours d'architecture avait permis de sauver l'aire d'autoroute des Pyrénées menacée par une démolition souhaitée par l'exploitant, la société Total. Le Service territorial de l'Architecture et du Patrimoine des Pyrénées-Atlantiques s'était saisi de l'affaire, tout comme la revue Le Moniteur. Dès lors, les architectes en charge de la reconstruction du site avaient été tenus de passer par les conseils avisés d'Edmond LAY, le maître d’œuvre de l'aire. La rénovation du site devait ainsi passer par une extension respectueuse des qualités plastiques et constructives de l'édifice et s'intégrer harmonieusement au plan d'urbanisme originel de la zone .
Deux ans après, les travaux ont commencé. Hélas, les recommandations de l'architecte des bâtiments de France René Colonel n'auront pas suffi à préserver l'intégrité du site. 1/3 du bâtiment principal qui abritait jusqu'ici le restaurant a été démoli. Cette partie concentrait pourtant quelques unes de caractéristiques les plus intéressantes de cette architecture : murs massifs de pierres de Bidache, porte-à-faux largement débordants de béton, effets de matières. Par ailleurs, des rochers massifs qu'Edmond Lay avait disposés ça et là sur le site ont été déplacés sans que l'on soit assuré à ce jour que ces pièces maîtresses de cette composition esthétique retrouveront leur place.
Quoi qu'il en soit de la suite du chantier, l'une des plus belles aires d'autoroute de France portera désormais les stigmates d'une architecture dénaturée.
/Parcours/d'/architecture/ suivra le chantier jusqu’à son terme.